Les lettrés musulmans de l’Afrique occidentale ont élaboré des stratégies de traduction et des registres linguistiques spécifiques permettant d’exprimer et d’expliquer en leurs propres langues tous les concepts et savoirs du cursus arabo-islamique médiéval. Ces traductions, le plus souvent orales, sont fondées sur les unités syntaxiques de la langue source (à la différence d’un mot à mot ou d’une équivalence entre énoncés complets). Des témoignages écrits, ainsi que des traces manuscrites, attestent de l’existence de telles pratiques, dans certaines langues, dès le XVIIe siècle. La découverte de ces registres savants amène à repenser et à revaloriser les langues africaines en tant qu’instruments du discours intellectuel.
Mots-clés : arabe littéraire, savoirs islamiques, mandingue, peul, songhay-zarma